Geneviéve Casile- »Yolande d’Aragon »

Son père est ingénieur des Travaux publics, sa mère est peintre, et musicienne.
Le grand-père, marseillais, est un peintre coté. La jeune fille a trois passions, le piano, la danse, la peinture.
Elle obtient d’ailleurs un premier prix de conservatoire de piano de Reims.
A l’age de quatre ans, elle rejoint la troupe de Roland Petit, apprend à faire des pointes chez Maurice Béjart, déjà.
En 1961, elle passe le concours du Conservatoire national de Paris.
Elle reçoit les premiers prix de comédie classique avec Sylvia dans Le Jeu de l’amour, de comédie moderne avec Inès de Castro dans La Reine morte de Montherlant, et le prix de tragédie avec l’infante du Cid.
Maurice Escande la fait entrer à la Comédie-Française.
Sur scène, elle se retrouve entre Robert Hirsch, Jean Piat, Jacques Charon, Berthe Bovy, et Annie Ducaux.
Elle joue Electre, Célimène, Elvire, Elmire, Junie, Bérénice, Andromaque…
Elle joue Le Cid, de Corneille, l’expérience n’est pas heureuse, mais Roxane, de Cyrano, lui fait oublier la déception qu’elle a connu avec Chimène.
Si le Boulevard lui avait offert un rôle extraordinaire, « je l’aurais refusé », répond-elle sans hésiter dans les années soixante, comme elle a refusé de nombreux projets de cinéma, « rien ne comptait plus pour moi que de réussir mon entrée dans la maison de Molière ».
À la télévision, cependant, elle devient Marie-Antoinette, ou la marquise Cibo de Lorenzaccio pour le cinéaste Franco Zeffirelli, elle est Lucrèce Borgia, Diane de Meridor, l’espionne de Shulmeister. Elle est Isabelle d’Angleterre des Rois maudits.
Reine absolue, héroïne tragique par excellence et par essence, impératrice, grâce blonde de l’éternel féminin, elle sera Marie Stuart, Elisabeth d’Angleterre, la reine de Ruy-Blas, ou encore Dona Sol dans Hernani sous l’aile de Robert Hossein, la princesse d’Elide sous l’égide de son maître et chorégraphe Maurice Béjart dans Les Plaisirs de l’île enchantée… Puis la comtesse de La Fausse Suivante pour Jacques Lassalle, ou bien sûr la comtesse du Mariage de Figaro de Beaumarchais pour Antoine Vitez, en 1989.
Le danger ne lui fait pas peur, ne l’empêche pas de s’aventurer sur des terres risquées : elle interprète Carmen dans Le Balcon de Jean Genet, dirigée par Georges Lavaudant. Elle joue les contemporains David Mamet, Arrabal, Pierre-Olivier Scotto.
En 1993, après plus de trente ans passés dans la Maison de Molière, elle donne sa démission à l’administrateur Jacques Lassalle. Aussitôt cependant, elle devient Gertrude pour Francis Huster qui joue et dirige Hamlet au Théâtre Marigny, avec également Michel Aumont. L’année suivante, L’Allée au Roi : Geneviève Casile incarne toutes les figures de la féminité du grand siècle. La dame devient un guide de la beauté lumineuse du siècle d’or du théâtre français, reine, martyre ou fille de joie, sous la plume de Françoise Chandernagor.

Madame Casile, aujourd’hui sociétaire honoraire de la Comédie-Française, aime les personnages impurs, raffole du dandysme raffiné et du cynisme d’Oscar Wilde, dont elle jouait récemment madame Erlynne dans L’Éventail de Lady Windermere, mondaine sulfureuse devenue mère aimante. Femme peintre, artisan véritable, comédienne inouïe, travailleuse humble, « traqueuse » de première et incarnation admirable de l’expression « port de reine », Geneviève Casile est aujourd’hui l’honneur d’un théâtre brûlant de passion tragique.

Elle joua le rôle de la magnifique et digne  « Reine Yolande » dans la série Catherine

Formation

  • - Conservatoire national supérieur d’art dramatique, classe de Georges Chamarat – concours de juillet 1961
    • 1er prix de Tragédie dans le rôle de l’Infante, le Cid, Corneille
    • 1er prix de Comédie classique dans le rôle Silvia, le Jeu de l’amour et du hasard, Marivaux
    • 1er prix de Comédie moderne dans le rôle du Sphinx, la Machine infernale, Jean Cocteau

Récompenses

  • - Prix Julia Bartet
  • - Prix Thérèse Marney décerné pour la première fois, 1969

Décorations

  • - Officier dans l’ordre national du Mérite

 

Source