André Pousse « Barnabé »

André Pousse, une des dernières « gueules » du cinéma français.

Ces dernières années, André Pousse, marié et père de deux filles, s’était éloigné de la capitale pour vivre dans le Sud de la France.
Il avait côtoyé les plus grands, de Gabin à Delon, de Ventura à Blier. André Pousse, l’une des « gueules » du cinéma français à avoir porté haut les répliques d’Audiard, s’est éteint tôt vendredi à La Garde-Freinet (Var) des suites d’un accident de voiture survenu la semaine dernière, a-t-on appris auprès de son épouse. Il avait 85 ans.

Ancien champion cycliste à la gouaille toute parisienne, André Pousse avait tourné dans plusieurs films de son ami Michel Audiard comme « Faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » (1968) ou « Elle cause plus, elle flingue » (1972).

Personnage au physique de dur à qui on ne la fait pas, il avait aussi travaillé avec Georges Lautner (notamment « Fleur d’oseille », 1967, « Le Pacha », 1969), Jean-Pierre Melville (« Un flic », 1972), Henri Verneuil (« Le clan des siciliens », 1969), José Giovanni (« Les égouts du paradis », 1978) et Jacques Deray (« Flic Story », 1975).

Au cours d’une de ses dernières apparitions dans une fiction, le public avait pu le voir à la télévision au côté d’Alain Delon dans la série « Frank Riva » en 2003. Et au printemps dernier, André Pousse avait sorti (avec Laurent Chollet) un livre sur sa vie, « J’balance pas, J’raconte ».
« Il était dans une forme éblouissante » et avait « plusieurs projets », a expliqué vendredi à l’Associated Press son agent Claudie Nolté en évoquant un homme « généreux, drôle, touchant, très gentil ».

Saluant « l’un des derniers acteurs fétiches du grand cinéma policier français », le ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres a pour sa part rendu hommage à « un personnage de comédie haut en couleurs qui a incarné, avec une authenticité et une truculence indéniables, toute une série de truands pendant trois décennies ».

Né le 20 octobre 1919 d’un père commissaire de police d’origine catalane et d’une mère auvergnate, l’homme a connu de multiples vies, tour à tour pistard de haut niveau, impresario, patron de boîte de nuit, organisateur de spectacles, animateur radio, acteur et restaurateur. Dans le Paris populaire des années 30-40, il se lance dans le sport, hésitant entre la boxe et le vélo avant de se décider pour le cyclisme et la piste, avec bonheur, en France et aux États-Unis -où il vivra un an.

Sympathisant avec le boxeur Marcel Cerdan, compagnon à la ville d’Édith Piaf, il met un terme à sa carrière de sportif en 1949. Et le carnet d’adresses bien rempli, il travaille avec Loulou Barrier -impresario de Piaf-, offrant ses talents d’agent à Joséphine Baker, Henri Salvador, Eddie Constantine ou encore Mouloudji. Puis il devient le directeur artistique du Moulin Rouge pendant de nombreuses années durant lesquelles il assure la programmation d’autres établissements.

A cette époque, il vivra plusieurs mois avec Piaf, animera une émission de radio, « La musique à papa », et saisira l’occasion de la vague yéyé pour ouvrir une boîte à Pigalle. On est alors dans les années 60: c’est à ce moment-là que le cinéma va s’intéresser à lui.

Sa première apparition, sur le tard, il la fera dans « D’où viens-tu Johnny? » (1963). Mais c’est Lautner qui le lancera vraiment deux ans plus tard avec « Ne nous fâchons pas », sur un scénario d’Audiard, avec qui Pousse partage la passion du cyclisme, des bons mots et de la bonne chère. Cette « vraie gueule de mandat d’arrêt », dixit François Marcantoni, y interprètera le rôle d’un truand aux côtés notamment de Lino Ventura, Michel Constantin et Mireille Darc.
Comme André Pousse le dira lui-même, « avec ma gueule, je ne pouvais pas jouer les amoureux romantiques ». Un physique qui lui vaudra d’incarner des gangsters sans état d’âme et de tourner dans de nombreux films policiers, tout au long d’une carrière jalonnée de plus de 50 films, téléfilms et courts-métrages. Toujours prêt pour de nouvelles aventures, il ouvrira aussi un restaurant à Paris, le Napoléon Chaix, aujourd’hui fermé.

Piqué par une guêpe pendant qu’il conduit sa voiture, sort de la route et est fortement blesser, mais regagne quand même son domicile. Mais il est obligé de rentré à l’hôpital Gassin ou il décèdera quelques jours plus tard.

Triste fin pour un des plus célèbres flingueurs du cinéma français.
Ces dernières années, André Pousse, marié et père de deux filles, s’était éloigné de la capitale pour vivre dans le Sud de la France.

 

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